Bâtir l’école du 21eme siècle.
L’Ecole Centrale à Casablanca va étoffer le réseau Centralien international, confirmant son ouverture sur le monde. Par cette proposition architecturale, nous avons cherché à produire un projet à la hauteur des ambitions de l’Institution. Nous avons mené une réflexion autour de thématiques multiples.
Il s’agissait pour nous de concevoir non pas un lieu, mais des espaces capables et adaptés à la formation d’ingénieurs aptes à relever les défis du 21ème siècle. Nous avons pensé ce projet comme un outil pédagogique et scientifique adapté et flexible. Un lieu capable de favoriser les échanges tant internes entre étudiants et chercheurs qu’avec le monde extérieur.
Cette école sera en effet connectée avec ces antennes, notamment l’Ecole Centrale Paris, et le monde de l’entreprise. Compte tenu de la multiplicité des éléments programmatiques à orchestrer sur le site, la réflexion ne s’est pas limitée à la formation d’un outil, mais s’est portée sur le type de lieu de vie que nous souhaitions proposer. Un micro quartier superposé Les entités programmatiques proposées pour ce projet ont des vocations d’enseignement, de recherche, et d’administration. Ce pôle travail est complété par des fonctions résidentielles et de loisirs. Cette école sera un lieu où l’on travaille, étudie, recherche, échange, mais aussi un lieu où l’on se détend, où l’on se rencontre… un lieu où l’on vit.
Plutôt que la division des fonctions, nous proposons un bâtiment unitaire, lié et relié. Le complexe est organisé en stratifications horizontales : l‘école forme la première couche ; une nappe résidentielle surélevée accueille et organise le sol de la couche résidentielle ; les toitures terrasses des résidences forment un véritable lieu à vivre
Cette configuration en couches superposées permet de rationnaliser l’intégration du bâti dans la topographie puisque la nappe résidentielle est à 1,5m environ au-dessus du niveau de la route et laisse la place à l’aménagement de l’école sur deux niveaux ou sur double hauteur. Ainsi, l’entrée de l’école se fait par un parvis en pente douce installé dans l’emprise du recul obligatoire de 150 m. Les résidences sont accessibles par deux grandes passerelles qui permettent de rejoindre le niveau de la nappe résidentielle.
Cette strate haute, ainsi que les toitures terrasses deviennent de véritables places et jardins suspendus, multipliant les lieux d’échanges et de partage. Cette superposition des bâtiments réduit considérablement l’emprise au sol du projet et libère le terrain. La surface nécessaire pour les couches « pédagogique et recherche » et la couche « résidentielle » sont presque égales. Cependant, nous avons opté pour une superposition décalée. Ceci permet d’éviter de construire au-dessus de l’espace omnisport et des amphithéâtres qui échappent à la trame porteuse de base prévue pour ce projet. Aussi, de par leur grande portée, il aurait été couteux dès les surcharger par les bâtiments en surplomb. Mais cette décision relève aussi d’un choix architectural. Depuis l’entrée, nous avons voulu donner la lecture des espaces pédagogiques en premier plan, et placer le résidentiel en second plan. Ainsi, la résidence intégrée à l’Est déborde de la nappe école, mais reste construite sur pilotis tramés afin que l’espace libre au-dessous puisse être investi dans le futur par les extensions éventuelles des espaces de recherche.
Cette conception en nappes superposées n’a pas été faite au détriment des apports en lumière naturelle jusqu’à la couche inférieure de l’école. De larges patios ont en effet été aménagés à cet effet. Il permet aussi de mettre en relation visuelle les différentes couches et de créer des espaces de rencontre végétalisés.
Office Marocain de la Propriété Industrielle et Commerciale
Domaine Dar Essalam Casablanca
T. 50 000,00 m²
Concours, 2013